Art en Marge au Château

Commanditaire :

Ville de Tours, L’Intention Publique

Thèmes :

Art en Marge au Château, c’est une aventure collective, humaine et artistiquement engagée.

Le projet de monter l’exposition d’Art en Marge est né d’une découverte singulière : celle d’une cinquantaine de toiles, des portraits de célébrités pour l’essentiel, toutes signées par un certain Jacques Cléro. L’enquête menée à son sujet révélera que le peintre se situait à l’extrême opposé des circuits de l’art officiel : cheminot de métier, il n’a jamais été montré au grand public et n’a pas suivi de formation artistique. Il appartient à la catégorie de l’art qu’on appelle brut, naïf ou modeste, c’est-à-dire celle des artistes affranchis des exigences académiques et des demandes du marché.

Autour de ce peintre inconnu s’est montée une programmation variée. Il y en a pour tous les goûts : des incontournables de l’art brut, des artistes locaux, des affiches venues du Ghana, de la peinture, du son, du cinéma, de la sculpture ou encore du dessin. Cette exposition collective permet de rendre compte de la richesse et de la diversité de ce qui peut s’inventer en dehors des écoles d’art et des musées. C’est une autre porte d’entrée vers le monde de l’art.

Art en Marge ne s’adresse pas qu’aux connaisseurs : la part belle a été faite à la vie personnelle des artistes, afin d’en faciliter la compréhension. Des documents écrits, sonores ou visuels complètent les œuvres exposées. L’ensemble témoigne du mode de vie de chaque artiste, de son éducation, de la société dans laquelle il a grandi, et de comment cette dernière a pu forger sa sensibilité.

Les clins d’œil à la culture populaire sont nombreux : les créateurs partagent le même vocabulaire que les visiteurs. On croise tour à tour des personnages de dessin-animé, des vedettes, des références à des marques…, loin d’être abstraites, les œuvres présentées s’ancrent dans le réel. Toutes ou presque tiennent un discours d’une grande actualité sur notre monde : l’urgence climatique croise les notions de culture de masse et de société de consommation.

Les œuvres se répondent et pourtant, passer d’une salle à une autre c’est passer d’un univers bien distinct à un autre. Chaque salle présente un artiste avec une esthétique différente. En déambulant dans l’exposition, le visiteur mène l’enquête : comment ces gens ordinaires ont pu créer autant avec si peu ? Pourquoi ce besoin vital de s’exprimer ? Ce qu’ils ont tous en commun c’est leur grande liberté : ils n’ont pas attendu qu’on les autorise à être artistes pour le devenir. Cette exposition, c’est aussi un moyen de transmettre cet état d’esprit.

Et comme l’évoque Xavier Bertola, l’artiste a l’origine de ce projet : « Regardez, observez, voyagez… Cette exposition c’est une chance ! C’est au troisième étage du château. La « vie » y est imprenable ! Ah, encore une chose, soyez sonnés avant d’entrer. En à vent Marge ! »